L’inquiétude des femmes à propos du traitement

Chez les femmes qui voudraient consulter à la ménopause, elle prend deux aspects différents :

Les hormones mâles

  • séquelle d’une période thérapeutique qui n’a duré que trop longtemps : la peur des hormones mâles. Les femmes ont peur des hormones mâles. Car pour beaucoup d’entre elles, à la ménopause, traitement hormonal veut dire hormones mâles.

Pendant des années, totalement insoucieux d’un effet néfaste éventuel ou d’effets secondaires, certains praticiens en ont généreusement administré dans tous les troubles féminins, de la puberté à la ménopause !

Comme su l’effacement d’une féminité nocive et le retour à une neutralité ou aux avantages indiscutés, sinon indiscutables, de l’hormone mâle, source de tous les biens devaient obligatoirement tout arranger.

Cette attitude plus archaïque et plus sexuelle que scientifique a joué souvent le rôle de pavé de l’ours dans des troubles qu’une régulation des hormones féminines aurait réglé dans la norme, et sans ennuis.

Aux yeux des femmes les phénomènes de virilisation même superficiels et sans  gravité sont toujours mal acceptés.

Elles sont encore nombreuses à demander la promesse de n’utiliser en aucun cas des hormones mâles, ou même de n’en utiliser d’aucune espèce, car elles ne font pas bien la différence entre les hormones mâles et femelles, et craignent indifféremment des deux :

  • peau et cheveux gras
  • changement de voix
  • apparition de système pileux
  • fonte mammaire, etc.

Les hormones femelles

  • la peur des hormones femelles. Si violemment, si universellement répandue qu’elle sera longue à effacer. L’étrange phobie séculaire des hommes à cet égard, son invraisemblable persistance à notre époque, que l’actualité fait périodiquement ressurgir, resteront longtemps un phénomène psychologique extraordinaire ! Mais plusieurs générations de femmes ne guériront jamais de leur peur des œstrogènes. Après l’avoir créée de toutes pièces, on n’a rien fait pour l’apaiser. Mais peut-être eût-il fallu se dédire trop ouvertement après tant de véhémence.

La responsabilité médicale a été lourde, dans cette obstination arbitraire et fort peu scientifique. Mais chercheurs, praticiens et presse scientifique toutes les nouvelles qui font drame, et à ignorer les autres.

Des chercheurs scientifiques

Des chercheurs scientifiques

La dramatisation est peut-être payante, encore que le niveau des lecteurs semble souvent sous-estimé, mais le résultat de ce phénomène est terriblement grave. Nous l’avons vu récemment à propos de contraceptifs.

Après avoir fait le première des journaux à la période de sinistrose aigüe, depuis qu’on ne peut décemment plus prétendre qu’ils soient à l’origine d’accidents spectaculaires, le silence est tombé sur eux. Et le public est resté dans l’ignorance de l’évolution des connaissances et des techniques.

Un substratum profond et incontrôlable

Dans ces outrances, comme dans ces silences, il semble bien qu’il y ait aussi, au delà de la déformation professionnelle, un substratum profond et incontrôlable, semblable à celui qui a fait perdre aux médecins eux-mêmes à ce sujet, l’esprit scientifique, l’objectivité et le sens de la mesure.

A cause de cela la peur hormonale a été, reste encore une chose grave.

Elle a nui au progrès de la médecine.

Elle a fait longtemps échouer une contraception nécessaire et, sinon idéale, valable.

Pendant des années, consultation par consultation, il a fallu, non seulement enseigner des faits, mais désapprendre des notions fausses, terrifiantes, dans un contexte émotif pénible.

A l’occasion de tables rondes récentes à propos de l’avortement, certaines personnalités médicales et politiques se sont indignées comme d’une inconvenance que la contraception ne soit pas normalement appliquée et suffisante.

Avortement

Avortement

Mais cette contraception simple et évidente pour eux qui avaient tant fait pour la défendre, étaient-ils bien conscients du fait que c’est une des premières fois que le public en entendait officiellement parler, comme d’une chose non nocive, et même souhaitable ?

C’est tout à l’honneur de la science d’avoir osé revenir sur ses pas, de défendre ouvertement et clairement des choses proscrites il y a seulement 40 ans.

Mais la psychose collective a joué et joue encore chez le plus grand nombre de patientes et, hélas, chez bien des médecins.

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