L’insomnie : un trouble étrange de la ménopause

Il peut sembler étrange de cataloguer l’insomnie dans les troubles de la ménopause.

Des troubles dominantes

Pourtant la ménopause agit, directement ou indirectement sur tant de mécanismes, susceptibles d’altérer le sommeil, qu’il semble impossible de l’écarter de la liste des troubles dominantes.

Elles y occupe une place statistiquement importante : 35 % des femmes en ménopause en sont victimes.

Types d’insomnie

Tous les types d’insomnie sont largement représentés :

  • la difficulté d’endormissement est liée, le plus souvent, à un état anxieux permanent, qui s’accuse en fin de journée ou au début du repos. Mais parfois, il y a seulement une impression d’éveil inhabituelle
État anxieux

État anxieux

  • les insomnies de pleine nuit sont très variables :
    • certaines sont précoces. Après une demi-heure, ou une heure de sommeil paisible, la patiente est réveillée, brusquement pour 2 ou 3 heures : c’est un rêve, une angoisse ou simplement, cette curieuse impression d’éveil paradoxal
    • d’autres se produisent plus tard, de une heure à trois heures du matin. Elles sont souvent liées à des causes organiques et, particulièrement, digestives
    • les plus tardives, vers 4 ou 5 heures du matin, font classiquement rechercher une hypoglycémie, mais elles relèvent bien plus souvent d’un état de vigilance exagérée, plus ou moins assorti d’angoisse, et sensible au moindre bruit
    • les réveils précoces sont très fréquents. Là aussi une excitation anormale, un état anxieux diffus, ou une sensation d’angoisse brusque et violente, sont souvent responsables. Mais parfois ce sont des maux de tête, premières manifestations d’une hypertension encore insoupçonnée.

Dans ce type de réveil, la conscience du peu de temps qui reste avant l’heure du lever, empêche presque toujours le rendormissement.

La règle veut que pour une personne donnée, l’insomnie adopte presque toujours un type caractéristique constant.

Variation des insomnies

Mais les insomnies de la ménopause pour même femme varient suivant les époques, dans leurs horaires et dans leur expression et plusieurs types se succèdent et même souvent coexistant.

La pré-ménopause, dominée par la nervosité, voit le plus souvent une insomnie d’endormissement, majorée par la fébrilité ou l’angoisse.

Les réveils matinaux sont peu fréquents. Il n’y a que rarement hyposomnie, mais, au contraire, une tendance fréquente à une hypersomnie, assez semblable à celle des débuts de grossesse, soit par fatigue pure, soit par réaction des structures nerveuses cérébrales, soit encore par réflexe de fuite.

Le besoin de sieste à cette époque est très fréquent, de même que l’assoupissement involontaire au spectacle, à la télévision ou en lisant. Cette hypersomnie nocturne et diurne est caractéristique de la ménopause presque exclusivement.

Au plus fort de la ménopause, les insomnies se généralisent sous la dépendance associée des troubles psychologiques et neuro-végétatifs. Crampes, engourdissement, douleurs, bouffées de chaleur,  musculaires ou articulaires multiplient les causes et la durée des insomnies.

Plus tard, dans la post-ménopause, l’insomnie a tendance à gagner la fin de nuit, et les réveils précoces avec l’incapacité de se rendormir se multiplient.

La durée du sommeil nocturne se réduit, et l’évolution se fait fréquemment vers une hyposomnie que la persistance de crampes, engourdissement et fourmillements douloureux et l’augmentation de douleurs articulaires et osseuses contribuent à aggraver et à rendre chronique.

Deux phénomènes accompagnent souvent ces insomnies les rendant plus pénibles.

Insomnie

Insomnie

Le ressassement presque obsessif des faits de la journée, de problèmes en cours… ou depuis longtemps révolus ! Dès que, au début de l’assoupissement, la vigilance s’affaiblit et les freins de conscience se lèvent, ce phénomène envahit l’esprit avec une intensité croissante.

Il cause un réveil total, accompagné d’une anxiété, assez pénible pour faire craindre le rendormissement.

Les rêves et cauchemar, sous l’effet conjugué des réveils multiples et des phénomènes neuro-végétatifs, s’intensifient, se multiplient. En altérant l’effet réparateur du sommeil ils aggravent sensiblement la nervosité et la lassitude.

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