Association de la ménopause et du cancer

Puisque, aussi bien, personne ne parle de ménopause sans penser aussitôt : cancer.

Avec deux hantises équivalentes :

  • celle du risque latent à partir de l’extinction de la fonction ovarienne
  • celle d’un effet cancérigène des hormones

Toutes deux également fausses, et parfaitement contradictoires. Car il n’est pas très logique d’attribuer un effet semblable aux hormones d’une part… et au manque d’hormones d’autre part.

Mais nous avons étudié ailleurs l’effet… non cancérigènes des hormones. Et la logique n’a que de bien pâles rapports avec ce sujet !

Mais, il est vrai que la ménopause est une époque tristement privilégiée en fait de cancer

Cancer

Cancer

Comme il est tout aussi vrai que lésions ou tumeurs cancéreuses sont loin de dominer la pathologie climatérique, mais viennent assez loin derrière les proliférations bénignes et d’autres complications plus générales, comme l’hypertension ou l’ostéoporose ou dégradation osseuse.

Ménopause et cancer

Alors pourquoi associer si instinctivement ménopause et cancer ?

Il existe un malentendu permanent entre profanes et scientifiques à ce sujet.

Pour le public, c’est le symbole même de la mort, et d’une mort que l’on imagine toujours particulièrement horrible.

Mais la mort n’est pas si différente d’une maladie à une autre et le cancer ne tue pas davantage mais plutôt moins qu’avant, et bien moins en tout cas que d’autres maladies telles que l’insuffisances respiratoire, l’athérosclérose, etc.

L’habitude de parler du cancer comme d’un fait unique est déjà une erreur le cancer sur le point d’être vaincu !… La lutte contre le cancer !… Cela ne veut pas dire. Il y a des dizaines de cancers. Certains si bénins qu’on ne s’en occupe même pas.

D’autres, heureusement rarissimes, si graves et si rapides qu’on reste devant eux tout à fait impuissants.

En dehors du développement anormal de cellules anormales, aucun n’a les mêmes caractéristiques, la même évolution, la même gravité, la même issue. On commence même à douter, au fur et à mesure que le voile se lève, sur leur nature — qu’ils aient, tous, fort diverses !

Parler de cancer, tout court, ne veut pas dire grand-chose non plus d’un point de vue thérapeutique et pronostique.

Même pour un organe donné il y a des différences énormes dans le danger ou la rapidité d’évolution, qui vont du plus bénin jusqu’au plus grave :

  • dans une région donnée, pour quelques centimètres de distance
  • suivant le tissu concerné, à quelques dixièmes de millimètres d’épaisseur près
  • suivant le type cellulaire adopté par les cellules de la tumeur, ou le fait qu’elles n’en n’ont gardé aucun et restent tout à fait indifférenciées

Les cancers : meurtriers ou non ?

Les cancers ne sont ni plus impressionnants, ni plus meurtriers que ne l’ont été, la tuberculose au début de ce siècle et, jusqu’à la dernière guerre, les grandes insuffisances hormonales, les fièvres infectieuses, la fièvre puerpérale ou, plus près de nous encore, la méningite tuberculeuse.

Méningite tuberculeuse

Méningite tuberculeuse

A quoi bon rester 20 ans en arrière ? Il faut les replacer dans le contexte thérapeutique de notre époque.

En médecine, lorsqu’on est totalement désarmé contre une maladie, celle-ci tient le haut du pavé : c’est l’ennemi public numéro un.

Jusqu’au moment où les progrès de la recherche et de la thérapeutique, petit à petit, domptent le monstre et le réduisent à des dimensions beaucoup plus ordinaires. les cancers n’échappent pas à cette règle.

Ils étaient terrifiants il y a 30 ans, parce qu’incompréhensibles, difficiles à diagnostiquer, impossibles à traiter. Mais depuis quelques années, ils ont beaucoup perdu de ce triste prestige.

Certains sont pratiquement guéris.

La plupart des autres peuvent l’être, et totalement, s’ils sont diagnostiqués et pris à temps. C’est le cas de la plupart des cancers de la peau, du col, du corps de l’utérus et du sein.

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