La constitution d’une tumeur cancéreuse

Il semble chaque jour plus évident que (comme l’athérosclérose par exemple) la constitution d’une tumeur cancéreuse soit le résultat d’un ensemble de facteurs multiples coexistants, dont la présence en nombre, sinon en totalité est nécessaire à avoir une action déterminante.

Par exemple , pour provoquer en cancer mammaire chez une souris, il faut : de préférence une race héréditairement prédisposée, qu’elle soit porteuse de virus cancérigène, qu’on utilise un agent chimique cancérigène, qu’on provoque un état d’hyperœstrogénie élevée permanente ou une excitation hypophysaire intense et une irritation locale, … et rien de tout cela ne marche si on a retiré l’hypophyse !

Il faut donc à la fois :

Des facteurs directs

Des facteurs directs : facteurs de cause dont certains sont déjà reconnus :

  • virus cancérigènes mis en évidence dans certains cas (cancer du rein, cancer du sein)
  • agent cancérigènes utilisé pour les cancers expérimentaux, et dont la liste s’allonge chaque jour : pollution chimique, certains produits amiante, goudron, etc, certains pesticides, insecticides…
Cancer du rein

Cancer du rein

Des facteurs indirects favorisants

Mais des facteurs indirects favorisants seraient indispensables à leur action. Les cancers se développent électivement lorsque plusieurs d’entre eux sont réunis :

  • un terrain héréditaire :
    • transmission de faiblesse immunologique
    • transmission de virus dans d’autres (cancer du col, cancer du sein)
  • des tissus altérés, hypertrophiques, dégénératifs, atrophiques ou irritatifs
  • un climat hormonal perturbé pour les cancers génitaux où dominent :
    • un déséquilibre du rapport œstrogène/progestérone
    • un désordre hypophysaire en excès (de LH ou de prolactine principalement)
  • une ambiance pathologique particulière où l’excitation hypophysaire jour un rôle certain :
    • obésité
    • hypertension
    • diabète

Ceci démontre :

  • que la ménopause semble intervenir en réunissant plusieurs facteurs favorisants plutôt que comme facteur de cause
  • que son rôle n’est donc pas fatal puisque chacun de ses facteurs favorisants peut être prévenu ou guéri
  • que son traitement substitutif précoce et systématique est, et doit être considéré comme une prévention de la survenue de cancers génitaux

L’essentiel de l’action thérapeutique

Cela explique aussi que l’essentiel de l’action thérapeutique conduite contre le cancer ne réside pas dans un traitement unique mais dans une stratégie complexe. Stratégie qui est, à l’heure actuelle, la base de tous les progrès, considérables, de ces  dernières années.

C’est une notion qui est malheureusement très mal comprise du public à cause de l’ampleur même de cette stratégie.

Action_thérapeutique

Action_thérapeutique

Il ne faut pas traduire par hantise ce qui n’est qu’efficacité.

Le cancer ne représente même pas la moitié des proliférations pathologiques à la ménopause et celles-ci (7 %) des anomalies pathologiques.

La systématique, la minute des explorations de dépistage ne tiennent pas à la généralisation de la menace, mais au contraste impressionnant et inacceptable entre sa gravité lorsqu’elle est trop tardivement démasquée et sa modération lorsqu’elle est précocement combattre.

L’ampleur des moyens mis en œuvre correspond à cette exigence absolue.

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