La ménopause suscite des troubles de la vue

Cette première défaillance visuelle pré-ménopausique doit être recherchée avec insistance.

Des femmes l’avouent et la situent avec précision à l’interrogation de ménopause, qui l’auraient niée dans la vie courante, et retardent de plusieurs années la première consultation d’ophtalmologie, souvent d’ailleurs, éloquemment  remplacée par une visite subreptice à l’oculiste, pour une paire de lunettes de secours  occasionnel :

Ce ne sont pas de vraies lunettes !…

Lunettes

Lunettes

Lunettes

Il faut aussi se méfier de l’affirmation tranquille et déterminée : aucune modification qui, devient des questions plus précises, s’assortit, sans vergogne et sans complexe, de la concession sauf des lunettes pour lire ou travailler le soir, bien sûr !

D’après nos enquêtes, sur 20 femmes de 55 à 65 ans, qui déclarent n’avoir pas de troubles de la vue, 17 portent des lunettes depuis seulement 5, 10 ou 15 ans pour travailler !…

La femme, au début, ne ressent que quelques troubles, passagers. Elle a dû déplacer son siège pour la télévision, source d’apparition de fatigue pour les yeux, modifier son éclairage pour lire ou coudre, changer de place au cinéma.

Elle distingue encore bien les contours, mais moins nettement les contrastes et les reliefs, ou bien encore, à l’impression d’une accommodation mouvante et inégale.

Ces troubles au début sont caractéristiquement fluctuants. Accentués à certains moments, ils disparaissent complètement à d’autres, et la femme, le plus souvent, repousse de mois en mois, ou d’année en année le recours aux lunettes.

Ce caractère, inconstant et variable, joue un rôle certain sur le peu d’attention qu’on leur prête. Leur précocité même (le plus souvent avant les premiers troubles des règles), empêche la patiente d’associer les deux faits. En conséquence, le médecin est rarement averti de la quasi-constance de cette association.

La défaillance visuelle

Dans certain cas, la défaillance visuelle se produit avec un certain décalage après l’aménorrhée, lorsqu’une survivance œstrogénique exceptionnelle s’éteint définitivement, après avoir jeté ses derniers feux. Là aussi, la relation hormonale est négligée.

On songe plutôt aux premières manifestations du vieillissement.

L’œil est une sorte d’appareil photographique, composé :

  • de corps transparents, liquides ou solides, qui jouent le rôle de lentilles optiques
  • d’un système musculaire de réglage de la mise au point qui assure :
    • l’ouverture du diaphragme (pupille) suivant la luminosité ambiante
    • la courbure de lentille (cristallin) pour accommoder suivant la distance
    • la convergence des deux globes permettant la fusion de l’image dans la vision binoculaire
  • une plaque sensible, la rétine, qui tapisse tout le fond du globe de cellules spécialisées qui portent les terminaisons sensorielles :
    • cônes pour la vision colorée
    • bâtonnets pour la vision en blanc et noir
  • une chambre noire, la choroïde, qui entoure la rétine et, véritable éponge vasculaire, assure en même temps la nutrition des précieuses  cellules sensorielles
Anatomie-œil

Anatomie-œil

Involution naturelle

Dans les deux sexes l’œil est soumis aux lois de l’involution naturelle, mais la ménopause intervient précocement sur cette involution, en rapproche l’échéance, en infléchit défavorablement le cours

  • soit parce que les dérèglements qu’elle entraîne sont trop violents pour les porteurs de défauts ou d’insuffisances, jusque-là bien tolérés ou compensés
  • soit parce qu’elle est directement responsable de lésions irréversibles des vaisseaux, des milieux transparents ou des cellules sensorielles, non renouvelables, que leur haute spécialisation rend particulièrement fragiles et inadaptables, et qu’un rien peut irrémédiablement
  • soit enfin parce qu’elle est trop souvent responsable de pathologies particulières dont l’action destructrice n’attend pas l’organicité pour s’exercer

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