Troubles et disparition des règles

La disparition de l’hémorragie est le signe majeur de la ménopause.

De façon brusque ou progressive, régulière ou mouvementée, mais absolument inéluctable, les règles tarissent et disparaissent : c’est l’aménorrhée définitive.

Constante, absolument généralisée et chronologiquement précise, elle a toujours tenu le devant de la scène, masquant souvent des aspects bien plus importants de la transformation en cours.

Avatars de la vieillesse

La moyenne de longévité, d’à peine 25 ans à la fin de l’Empire romain, approchait seulement 50 ans au début de ce siècle. La disparition des règles a donc fait longtemps partie des avatars de la vieillesse, comme la perte des dents, ou le blanchiment des cheveux.

Des avatars de la vieillesse : Pertes des dents

Des avatars de la vieillesse : Pertes des dents

Pourtant dès la plus haute Antiquité, la disparition du flux menstruel était déjà individualisée et décrite comme un phénomène bien défini, inéluctable, constant, touchant absolument toutes les femmes sans exception, et dans des limites chronologiques étroites.

Disparition soudaine et brutale des règles

Mais il a fallu bien longtemps pour comprendre que la disparition des règles n’est pas à elle seule la ménopause, mais seulement le signe spectaculaires d’une transformation profonde et de phénomènes autrement importants comme, à la puberté, le premier sans menstruel.

Il arrive que la disparition des règles soit soudaine et brutale ? Les cycles restent réguliers. Seules l’intensité et la durée du flot, ont, au cours des années, plus ou moins diminué. Puis brusquement, une menstruation manque… Il n’y en aura plus jamais d’autres.

Ces aménorrhées brusques sont généralement tardives, de 50 à 56 ans. Elles sont souvent caractérisées par une grande discrétion dans les manifestations climatériques. Mais elles sont également très rares : 11 à 12 % seulement de l’ensemble des ménopauses.

L’interruption soudaine survient parfois, bien plus précocement, dans la pré-ménopause. On trouve alors assez facilement un facteur déclenchant.

C’est parfois une maladie, une opération ou une grossesse particulièrement tardive sans retour de couches. Mais la responsabilité la plus fréquente revient aux chocs émotif : un accident, un grand effroi, un deuil, parfois le départ du mari…

On a pu constater de nombreuses aménorrhées de ce type chez les rapatriées d’Algérie, entre 42 et 50 ans, fréquemment chez les réfugiées pendant la guerre et, de façon presque générale chez la plupart des déportées, dès leur arrestation.

Le mode le plus fréquent est un raccourcissement progressif de la durée des règles, avec appauvrissement du flot, qui précède parfois de plusieurs années l’aménorrhée définitive.

Cette diminution est la règle.

État des règles

Et, il faut bien l’entendre, par rapport aux règles antérieures : des règles de 3 à 5 jours que l’on qualifierait de normales peuvent, suivant les femmes être en fait :

diminuées, si, faibles et irrégulières, elles n’ont pris un rythme régulier, et surtout une intensité normale, qu’après la quarantaine.

La différence est importante car cette augmentation révèle plus souvent une tendance fibromateuse, qu’une normalisation de l’utérus.

Parfois c’est le cycle lui-même qui raccourcit tandis que l’écoulement reste normal. Ce phénomène correspond à une maturation insuffisante du follicule. Le corps jaune résiduel qui lui succède est de moins bonne qualité, moins riche, moins sécrétant.

Le corps jaune

Le corps jaune

Il s’éteint précocement, et n’assure plus qu’un plateau thermique réduit, à 8 puis à 5 jours ou même moins. Puis il n’y a même plus de corps jaune, car il n’y a plus d’ovulation. Il arrive alors que les règles se déclenchent et se terminent de façon fantaisiste et imprécise, écoulement franc mais seulement d’un ou deux jours.

Les variations et les reprises de la sécrétion hormonale cyclique, ne sont plus assez nettement tranchées et la muqueuse, sans remaniement progestative, desquame mal.

Dans la plus grande partie des cas, l’aménorrhée définitive ne s’établit pas d’un seul coup.

Il peut y avoir des périodes de 3 mois, de 6 mois, parfois même d’un an sans règles, puis elles réapparaissent normalement plusieurs fois de suite, et s’interrompent à nouveau.

Cette alternance d’aménorrhées et de cycles normaux peut se reproduire plusieurs fois. Ce n’est qu’après plusieurs éclipses de ce genre que la disparition sera définitives.

Il arrive que les règles disparaissent périodiquement, au moment des vacances, à l’occasion d’un voyage, pour reprendre normalement lorsque les conditions habituelles sont retrouvées, et cela plusieurs années avant l’interruption totale.

Parfois enfin, elles s’espacent, n’apparaissent, que tous les 2 ou 3 mois, pendant 1 ou 2 ans, avant de disparaître définitivement.

Ajouter un commentaire