La ménopause selon leur civilisation et leur culture

Pour certains auteurs une grande parties des phénomènes psychiques de la ménopause sont dus à la civilisation et à des phénomènes culturels de majoration et de sensibilisation.

Il y a eu quelques enquêtes comparatives sur les manifestations de la ménopause suivant les régions, les époques et les races. Mais ces enquêtes sont relativement rares, le fait d’ethnologues plus que de médecins, et simple point de détail dans des études beaucoup plus vastes.

Dans les populations primitives

Population primitive

Population primitive

Les rapports sur les femmes noires de tribus primitives montrent à quel point il est difficile d’avoir des renseignements précis.

En effet la notion de troubles de ménopause semble ignorée, ou n’apparaître que dans la mesure d’un contact progressif avec la civilisation. Il en est de même d’ailleurs pour les troubles de règles.

Mais, d’une part, ces constatations portent surtout sur des symptômes neuro-végétatifs, les plus influençables. D’autre part, dans les sociétés noires primitives, le problème est déformé par plusieurs facteurs :

  • une moindre longévité fait coïncider la ménopause avec les dernières années de la vie ; il est donc possible qu’il y ait confusion entre troubles climatériques et signes de vieillesse
  • de plus, dans certaines populations primitives, il est fréquent que la ménopause s’installe définitivement après une dernière grossesse, sans retour de couches ; or, dans ces cas, les troubles climatériques sont souvent beaucoup plus tardifs, et une fois de plus, rattachés sans doute à la vieillesse
  • des pathologie gynécologiques particulièrement graves passivement endurées, masquent des malaises en comparaison bien légers
  • dans une société où les femmes sont ainsi reléguées précocement, il est bien évident que leurs malaises variés ne sont pas observés, et surtout peu explicités… ou écoutés ; de plus, la femme noire est dure au mal et s’observe très peu

Sa résistance est d’ailleurs très grande : des fœtus macérés, qui conduiraient rapidement une occidentale à la septicémie, sont tolérés sans troubles apparents pendant des mois. Douleurs et difficultés d’accouchement sont également moins majorées que chez la femme occidentale.

Il est donc difficiles de trouver des définitions précises de troubles subjectifs.

Cependant, malgré une acceptation fataliste de l’arrêt des règles et de leurs maux en général, on enregistre de nombreuse plaintes concernant une augmentation de la fatigabilité, une diminution de la résistance et, par conséquent, une mois grande capacité de travail.

Parfois aussi, les règles sont considérées comme purificatrices et, de ce fait, les rapports sont interdits à partir de la ménopause sous menace de dangers mortels pour l’homme.

Bien des phénomènes classiques de la ménopause, tels que les ballonnements, troubles circulatoires, l’embonpoint, la transformation cutanée, sont attribués à des rapports sexuels dont le sperme n’aurait pas été évacué !

Chez les arabes

Les arabes

Les arabes

La ménopause semble accepté avec le fatalisme habituel.

Mais la femme musulmane n’acquiert un peu de dignité et de vie autonome qu’à partir d’un certain vieillissement  : à sa ménopause justement.

Et en fin de compte, c’est souvent la période la plus agréable de sa vie, celle où elle est enfin un petit peu indépendante, non soumise aux caprices d’un homme, et investie d’autorité sur les autres femmes. C’est donc l’accession à une position honorable et appréciable.

Il est possible qu’il y ait dans la non-spécification des troubles de cette époque, une minimisation inconscience due à l’intérêt de la nouvelle promotion. Encore qu’il soit souvent fait allusion à des vieilles acariâtres et aux maux des femmes âgées…

En Occident, la ménopause a été définie et assumée diversement suivant les époques.

Si nous ne possédons pas de grands renseignements sur la période du Moyen Age et de la Renaissance, le XVIIe et XVIIIe siècles sont déjà riches en descriptions d’une ménopause-maladie souvent mortelle.

Le XIXe siècle, lui, s’est beaucoup étendu sur les troubles neuro-végétatifs et psychologiques. Il est incontestable que de 1850 à 1950, tous les auteurs s’attachent à l’étude de la ménopause, bien moins comme un phénomène involutif que comme un dérèglement neuro-psychologique.

Et il est vraisemblable qu’à cette époque où les moindres sensations :

  • vapeurs
  • vertiges
  • maux de tête, étaient si à la mode, il y eut certainement une forte majoration des effets ressentis par les intéressées, comme de ceux étudiées et décrits par les médecins

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